Sep / 07
Vous êtes investi en bourse, et vous avez du mal à comprendre l’évolution des marchés, c’est-à-dire, un calme plat sur l’Europe et une euphorie totale sur la « Tech Américaine ». Pour comprendre cette bizarrerie et essayer de l’anticiper, il faut regarder le dollar…, pourquoi ?
Quand je suis arrivé dans une salle de marchés (il y a pas mal d’années), et que j’ai commencé à découvrir les marchés, la première chose que l’on m’a expliqué, c’est qu’il y avait un cheminement à suivre pour comprendre l’évolution des places boursières. Ce cheminement commence par l’observation des taux d’intérêt, qui font ensuite évoluer les devises et qui elles-mêmes, en influençant le flux de capitaux apportés sur une zone géographique, font évoluer les places boursières. Donc, le sujet consiste à comprendre l’évolution des taux d’intérêt, qui entraînent une progression des devises, et qui au final agissent sur des flux de capitaux qui font monter ou baisser les places boursières.
Aujourd’hui, le contexte a un peu évolué, notamment en ce qui concerne les taux d’intérêt (car durablement scotchés autour de zéro…), mais globalement, le cheminement reste intact. Ce que les marchés vont surtout appréhender, ce sont des potentiels de croissance et la confiance dans une économie.
Depuis début mai, le dollar accélère à la baisse et pousse l’euro à la hausse. Les places boursières européennes stagnent, pendant qu’une poignée de valeurs technologiques américaines explosent littéralement et entraînent les indices américains à la hausse. Derrière ces fluctuations, c’est la croissance potentielle ou plutôt le potentiel de croissance qui est la ligne directrice. Pendant que l’Europe sort de son confinement, l’Amérique rentre à son tour dans la partie « dure » de son épidémie, ce que l’on doit traduire par un potentiel de croissance qui repart en Europe pendant que celle des États-Unis s’effondre. Un accélérateur important précipite les choses, le président américain enchaîne des bourdes et perd la bataille du Covid face aux démocrates. Résultat, perte de confiance sur le dollar, pendant que l’Europe, envers et contre tout, arrive à sortir par le haut en « accouchant » d’un plan de relance pertinent, « le Green Deal », en mettant en perspective un début de mutualisation sur une dette européenne…, donc confiance.
Oui, mais attention, si la baisse du dollar n’attire pas les capitaux sur wall-street, elle ne les attire pas plus sur les valeurs européennes, car les marchés anticipent une accélération de la hausse de l’euro et l’estiment dangereuse pour les exportations européennes.
Résultat, pas de vrai décollage des places boursières européennes. Les seules valeurs qui arrivent à tirer leur épingle du jeu sont les technologiques Américaines qui parviennent à tirer profit du confinement dans leur développement. Nous nous retrouvons donc avec une petite poignée de « valeurs tech US » qui tirent ou maintiennent l’ensemble des indices boursiers.
Et c’est ainsi que l’euro monte jusqu’à 1,20 le mardi 1er septembre…, puis se retourne violemment, entraînant les valeurs US à la baisse et les indices boursiers européens, à la hausse. Mêmes causes, mêmes effets…, mais cette fois en sens inverse. C’est l’indice ISM Manufacturier US qui est annoncé mardi 1er septembre très largement au-dessus des attentes (faisant suite à d’autres statistiques allant dans le même sens) qui sert de catalyseur. Cette fois, le potentiel de croissance bascule du côté américain. En effet, le président américain arrive à reprendre la main, les cas de contamination ralentissent et l’Amérique affiche un potentiel de croissance explosif. L’Europe, de son côté, semble présenter des perspectives inférieures (dans les statistiques macro). Les cas de contamination repartent fortement à la hausse pour la France et explosent en Espagne avec plus de 9000 nouveaux cas par jour, soit quasiment l’équivalent des chiffres américains. Les marchés se portent donc naturellement sur le dollar et vendent l’euro… , ce qui se traduit dans les salles de marchés par une bouffée d’oxygène sur les exportations européennes…, les indices européens remontent.
Tout ceci semble faire référence à de pures « conventions », c’est-à-dire une sorte d’accord entre intervenants, statuant que telle cause entraîne telle conséquence. C’est un peu vrai, mais il y a toujours autour de ces fluctuations une vraie logique financière et économique.
Et maintenant, que vont faire les marchés ? Les indices boursiers européens vont-ils enfin sortir de leur léthargie ? Eh bien, tout indique que Oui… ! Mais attention, il faut que deux conditions soient réunies, ou que deux verrous s’ouvrent. Le premier, sur le CAC 40 avec un indice qui arrive enfin à clôturer au-dessus de 5060 points. Le deuxième, est sur le dollar, avec un Euro/Dollar qui doit passer en dessous du seuil de 1,18. Une statistique macroéconomique en sera sûrement à l’origine et entraînera les marchés jusqu’à l’étape suivante…
OK…, je comprends, tout ceci reste peut-être un peu flou. Vous auriez besoin d’en discuter pour mieux comprendre, avoir plus de précisions, ou plus concrètement vous souhaitez anticiper l’étape suivante… ? Eh bien, c’est très simple. Contactez-nous, on vous dit tout…, à suivre…
© photos : Chris Li
#CommentPouvonsNousVousAider? #ParlonsEn!