1637 - La Hollande - La tulipomania, première bulle spéculative.

Les crises boursières.

La tulipomania

En 1637, la Hollande vit la première crise financière provoquée par l’éclatement d’une bulle spéculative.

La Hollande du XVII ème siècle développe une forte activité commerciale avec les autres pays européens, notamment la France. Le commerce dans ses provinces du nord est alors l’un de ses principaux moteurs de création de richesse, pendant qu’en France, le roi Louis XIII fait de la tulipe un symbole de supériorité sociale et un emblème du luxe.

C’est dans ce contexte que les commerçants hollandais développent un engouement très spécifique pour les tulipes. En effet, ils sont particulièrement sensibles aux produits de luxe qui mettent en valeur leur élévation sociale.

La tulipe est une fleur d’été. Ainsi, à l’origine, son marché est uniquement ouvert durant cette période. Les horticulteurs vendent directement et exclusivement aux amateurs fortunés, la demande est relativement faible.

Mais, de par ce nouveau contexte, le marché des tulipes connaît plusieurs innovations. Auparavant, l’acheteur passait commande au moment où les bulbes étaient plantés (en hiver) et payait au moment de l’éclosion (printemps-été) pour vérifier que le produit était bien conforme à ce qu’il avait commandé.

Un élargissement du marché est permis par l’introduction des billets à effets (sur lesquels sont notées les caractéristiques de la transaction), semblables aux « options »d’aujourd’hui. L’objectif devient très vite d’acheter un billet à effets pour le revendre plus cher, poussant ainsi fortement les prix à la hausse (un bulbe de tulipe Semper Augustus, considérée comme la plus belle tulipe, se vend l’équivalent de 110 000 €). La Hollande est donc prise d’une frénésie d’investissements pour ce marché, dont le fonctionnement est comparable à celui du « marché à terme », inventé bien plus tard et toujours en vigueur de nos jours. Ce commerce est baptisé « Wind Händel », le commerce du vent.

Le 6 février 1637, cette bulle spéculative éclate. En effet, les prix ont tellement grimpé et la spéculation a atteint un tel niveau,que le gouvernement est obligé d’intervenir afin de réguler les achats. Il provoque ainsi une raréfaction des acheteurs sur le marché aux tulipes d’Haarlem. Mécaniquement,les prix s’effondrent, les billets à effets n’ont plus aucune valeur et les horticulteurs, plus de clients…. Autre conséquence, la société est indignée devoir que certains se sont enrichis, non pas au moyen de leur travail ou du commerce, mais grâce à la spéculation. Bien que cette crise n’ait pas véritablement ébranlé la croissance économique du pays (ce marché ne concernait qu’une élite très fortunée), les pouvoirs publics doivent intervenir pour régler les différends présents sur les droits de propriété engendrés par l’effondrement des prix. Ainsi au final, 96,5% de la dette des spéculateurs sera toutbonnement annulée.
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