1810 – Angleterre - La crise bancaire de 1810

Les crises boursières.

La crise bancaire de 1810.

La crise bancaire anglaise de 1810, engendrée par des relations internationales tendues, entraîne de nombreuses faillites.

 En 1810, l’Angleterre est en pleine guerre contre l’Empire de Napoléon. La France est de son côté plongée avec ses alliés dans une relation difficile avec les États-Unis. D’un point de vue économique, l’Angleterre est en grande difficulté depuis la fin du XVIII ème siècle, et l’entrée dans un nouveau siècle n’y change rien. Différents paramètres vont précipiter l’Angleterre dans une lourde crise :

-  Les récoltes agricoles de la première décennie du XIX ème siècle ont quasiment toutes été mauvaises pour des raisons climatiques. Les prix agricoles augmentent, car les stocks sont insuffisants face à une importante demande. Il y a donc une forte inflation ainsi que des crises substantielles, comme des pénuries de blé.

-  Le pays voit sa capacité d’exportation réduite. En effet, Napoléon impose le blocus continental en 1806. En empêchant l’Angleterre d’exporter,Napoléon espère que celle-ci, ne pouvant écouler ses stocks de marchandises, seretrouvera en surproduction, entraînant une crise économique et sociale, quiprécédera sa défaite dans la guerre.

-  Les États-Unis, eux aussi, refusent de commercer avec l’Angleterre. C’est le sens de l’embargo qu’ils ont mis en place en 1807.

-  La balance commerciale des Anglais, devenue déficitaire, entraîne un effondrement du commerce extérieur.

-  Ce contexte est à l’origine de nombreuses faillites de banques et de maisons de négoces qui ferment les unes après les autres. Elles ont en effet émis énormément de billets non convertibles (depuis la loi de 1797 qui interdit de convertir les billets en or), et n’ont pratiquement plus de stocks d’or. Elles ont, de plus, contracté un grand nombre de crédits. Elles se retrouvent dès lors dans l’impossibilité de rembourser leurs emprunts. Plus rien ne peut enrayer cet effet domino ; la seule année 1810 enregistre 1799 faillites.

Cette crise d’origines diverses, aussi bien externes qu’internes à l’Angleterre, aboutit aux conséquences sociales souhaitées par Napoléon. Elle donne naissance au luddisme (révoltes ouvrières face à l’industrialisation, plus précisément à l’utilisation des machines dans les processus de productions). Ce mouvement se caractérise par la destruction de machines par des artisans, notamment les tisserands, qui craignent qu’elles ne les remplacent et ne les mettent au chômage. Bien que ce mouvement s’essouffle après 1817, en raison notamment d’une répression sévère de la part du gouvernement anglais, il inspirera de nombreux mouvements ouvriers au cours des décennies suivantes. D’ailleurs, la question du remplacement de l’homme par la machine reste encore aujourd’hui d’actualité.
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