1987 : Un Krach à Wall Street entraine une chute des bourses mondiales.

Les crises boursières.

Chute des bourses mondiales.

En 1987, Wall Street connaît un krach de grande ampleur qui fait perdre au Dow Jones plus de 508 points en une seule journée, c’est-à-dire pire qu’en 1929. Cette crise boursière, qui se propage très rapidement au reste du monde, nécessite une intervention de la Réserve fédérale américaine (la Fed). 

Depuis le début des années 1980,l’Amérique et plus généralement l’économie mondiale sont prospères. Les deux mandats du président américain Ronald Reagan ont permis, grâce à la relance de la course aux armements, de prendre une domination sur l’URSS. Cette géopolitique changeante marque le début de la mondialisation, avec des échanges plus fréquents d’un bout à l’autre du globe. Le commerce est alors en plein boom, devenant un secteur fort de l’économie de nombreux pays, notamment aux États-Unis.
D’un point de vue économique, Ronald Reagan prône et met en place la libéralisation du marché et de l’économie. Ceci permet une plus libre autogestion et régulation du marché, avec une moindre intervention des pouvoirs publics.
Dans ce contexte florissant, c’est sans surprise que le secteur financier américain se porte bien. Wall Street est dans une période d’optimisme générale, et la croissance du Dow Jones est ininterrompue depuis le début de la décennie. Le cours des actions monte et atteint même plus de 2 700 points en septembre 1987. Les opérations de fusion-acquisition sont dans leur âge d’or et poussent les cours à la hausse. L’investissement dans ces opérations bat tous les records. Des entreprises « absorbantes » font une offre d’achat publique, amicale ou hostile, envers des entreprises « cibles ». Lorsque ces contrats aboutissent, l’entreprise « absorbante » prend le contrôle de l’entreprise « absorbée ». Les « raiders » (personnes ou sociétés à l’origine d’offres d’achat hostiles) sont de plus en plus nombreux, tout comme les investisseurs attirés par ces opérations qui sont portées par des rumeurs en tout genre. Du point de vue de la monnaie, le dollar perd en 1971 sa convertibilité en or : c’est la fin de « l’étalon or » instauré avec les accords de Bretton Woods. Sa valeur est donc plus facilement dévaluée, au profit des États-Unis.  

La dévalorisation du dollar inquiète les autres pays, car celle-ci accroît le risque d’inflation. Certaines institutions financières internationales tentent des mesures pour augmenter l’attractivité de leur pays auprès des investisseurs, comme la Banque Centrale allemande (la Bundesbank) et relèvent leurs taux d’intérêt.
Cette stratégie est également utilisée par les États-Unis qui relèvent à leur tour leurs taux d’intérêt. Cette mesure, qui doit permettre d’augmenter les investissements, à pour effet pervers d’augmenter les frais financiers et de diminuer les rendements. Un ralentissement dans l’activité financière débute alors à Wall Street.
Les chiffres du déficit commercial américain sont un autre facteur de ralentissement. Ce déficit ne fait que grandir, et l’optimisme général s’estompe peu à peu.
Mais, la panique démarre réellement lorsque le 13 octobre au soir, la Chambre des Représentants des États-Unis publie un projet de loi. Celui-ci présente des mesures sur les « take over-tax », c’est-à-dire sur les taxes imposant les fusions-acquisitions : lorsqu’une action de fusion-acquisition se porte sur plus de 20% du patrimoine de la cible, la déductibilité de la dette, qui permettait aux entreprises absorbantes de limiter les coûts, ne serait désormais plus autorisée. Les investisseurs, déjà inquiets par le relèvement des taux et la diminution du rendement, décident de freiner leurs spéculations sur les opérations de fusion-acquisition. Même si à la fin de la semaine la situation est stable, le lundi 19 octobre, tout bascule : les attentes optimistes se dissipent et, au cours de ce Black Monday, la bulle spéculative éclate.  

À Wall Street, tout le monde « short »(vend à découvert) et se débarrasse de ses actions avant qu’elles n’atteignent des niveaux trop bas. Cette situation n’est en rien arrangée par les « Programtrading ». En effet, les ordinateurs nouvellement installés dans les salles de marchés sont programmés pour réaliser des opérations financières automatiquement. Les titres les plus bas sont alors vendus en masse. Ainsi, les« program trading » nourrissent l’emballement du nombre de titres à la vente ce qui provoque l’effondrement des cours de bourse.  

En une journée, le Dow Jones recule de 22,8 % (plus qu’en 1929 où il avait reculé de 12,8 %). Ce recul se propage aux grandes places financières mondiales : Paris perd 9,7 %, Londres, 27 %, Hong-Kong,46 % et Tokyo « seulement » 2,5 %. 

Les conséquences ne sont pas pour autant si dramatiques. Mis à part une grande perte d’argent sur le marché américain (entre 500 et 1 000 milliards de $ volatilisés), l’économie est très peu touchée. En effet, la Réserve fédérale américaine (la Fed)a très vite réagi, en injectant beaucoup de liquidité dans le marché pour éviter la faillite des banques. Dès le lendemain du Black Monday, le Dow Jones entame une franche remontée, qui se poursuit. Il regagne finalement sa valeur initiale d’avant krach en septembre 1989. Afin d’éviter de nouveaux « effets dominos », des coupe-circuits sont mis en place en 1988, empêchant la vente automatique des actions dès que le marché perd 10 %.  

Même si les chiffres témoignent de pertes énormes pour les marchés, l’économie mondiale fut faiblement impactée. Wall Street a par la suite très fortement progressé et a permis à de nombreux investisseurs de tirer un profit substantiel de l’évolution des marchés boursiers.   
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