3 actions qui peuvent défier la crise

Les mauvaises nouvelles s’accumulent depuis quelques mois et rendent les investisseurs fébriles en ce printemps 2022. La guerre en Ukraine, l’inflation, les goulots d’étranglements dans la supply chain, ou encore les pénuries de matières premières sont autant de facteurs favorables à la volatilité des actions et au pessimisme ambiant. Pourtant, tout n’est pas si noir, et l’horizon à moyen terme pourrait même offrir de belles perspectives. En effet, certaines actions (nous en avons sélectionné trois) ont attiré notre attention et méritent qu’on s’y attarde plus en détail. D’ailleurs un rebond est probable tant ces valeurs semblent sous valorisées. Quant au spectre de l’inflation, un PIC semble avoir été atteint, tout devient donc possible.

3 actions à fort potentiel sous-cotées

 

C’est bien connu, les marchés détestent l’incertitude. C’est précisément le syndrome du moment, avec des rumeurs de hausse de taux qui plombent le moral des opérateurs. Malgré tout, quelques actions méritent d’être regardées de plus près tant leur potentiel de hausse semble évident. Parmi celles-ci, on trouvera Saint-Gobain, Ubisoft et Dassault Système.

Saint-Gobain

Le track record de Saint-Gobain et la qualité des produits du groupe français de matériaux de construction se traduisent par de fortes hausses de prix, ce qui permet de juguler un contexte économique dégradé avec une stagnation des volumes.

 

En effet, la croissance des ventes de Saint-Gobain, à fin mars 2022, a enregistré un bond de presque 17%. Des chiffres comparables à ceux affichés en 2021, qui avaient été la meilleure année du groupe depuis sa naissance (18,4% sur un an).

Cette tendance s’inscrit dans la bonne dynamique de l’ensemble des activités du groupe, qui affichent toutes, une croissance interne à deux chiffres, portée par le secteur de la construction en Amérique et les travaux de rénovation en Europe.

 

Par ailleurs, le pricing power est positif, la hausse des prix de vente ne freine pas l’activité, et l’environnement de coûts énergétiques à la hausse ne freine pas l’activité.

 

Le titre est fortement recommandé par les analystes, les voyants sont au vert !

Ubisoft

Ubisoft est une société française d'édition et de distribution de jeux vidéo, créée dans les années 80 par les frères Guillemot. L’entreprise détient des franchises à succès telles que Prince of Persia, Assassin's Creed, Watch Dogs. En outre, la société s'est diversifiée en transposant ses franchises de jeux vidéo dans le monde du cinéma et de la télévision avec sa filiale Ubisoft Motion Pictures.

En mai 2019, Ubisoft a annoncé un bénéfice net record de 100 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 1,8 milliard d'euros.

 

L’action de l’éditeur de jeux vidéo est régulièrement sous le feu des projecteurs de la presse financière, car elle fait l’objet de rumeurs d’OPA.

 

Compte tenu de l’évolution des jeux vidéo vers le streaming, et de l’acquisition d’Activision Blizzard par Microsoft à un prix record, Ubisoft représente une cible de choix pour les retardataires de ce secteur et du Metaverse. La valorisation d’Ubisoft pourrait doubler (sur les multiples appliqués au deal Activision Blizzard) dans les mois à venir.

 

Sur un secteur en croissance de 8% par an représentant 220 milliards de dollars, Ubisoft représente une proie de qualité pour des prétendants souhaitant se positionner sur le web 3.0 et son Metaverse.

 

Les éventuels candidats à ce rachat sont nombreux, parmi lesquels se trouvent les stars du Nasdaq. Le dossier Ubisoft devrait rapidement évoluer.

 

Dassault système

Dans une époque où tous les processus industriels se digitalisent, de l’industrie à la modélisation en passant par la logistique, Dassault Systèmes (champion français du logiciel industriel)a pris une longueur d’avance.

 

Contrairement au cours de son action, le sentiment de marché considère que le titre est largement en deçà de sa valeur réelle. Cerise sur le gâteau, le talent et le flair du groupe l’a conduit à investir en masse dans le secteur de la santé, en rachetant Medidata quelques semaines avant la crise sanitaire !

 

En 2021, Dassault Systèmes a enregistré des bénéfices nets en hausse de 27 %. Le groupe prévoit encore pour cette année une progression de 3% à 6% de son bénéfice. Même si Dassault Systèmes prévoit un recul de sa marge opérationnelle, en raison de problématiques de recrutement liées à une "guerre des talents", le groupe anticipe une croissance des ventes de 10%. Son positionnement, ses compétences et la qualité de gestion du groupe ne sont actuellement pas reflétés dans ses cours boursiers.  Le consensus est donc au renforcement sur cette valeur.

Les signaux de reprise des marchés financiers bien réels

Un contexte inflationniste certain…

Ces trois actions devraient donc résister, voire surperformer d’autres valeurs cycliques ou défensives. Certes, l'inflation va “durer encore de longs mois” mais comme le rappelle le gouverneur de la Banque de France ce contexte est principalement dû aux goulots d'étranglement de la supply chain et de la guerre en Ukraine.

Les valeurs cycliques comme l’automobile ou l’industrie chimique ont donc tendance à souffrir plus que d’autres valeurs.

…Mais qui diffère des précédents cycles inflationnistes

Dans les années 70, s’était produit un « choc pétrolier » au lendemain de la guerre du Kippour et de l’abondant des accords de Bretton Woods. Le prix du baril avait été multiplié par 4 en quelques mois. Les salaires étaient alors indexés sur l’inflation jusqu’au « tournant de la rigueur en 1983 », (gouvernement Morroy) et avaient entraîné une inflation galopante et généralisée. Même sil e contexte actuel de hausse des prix se généralise, il n’est pas comparable avec celui des années 1970 (contexte et violence).

 

Une politique accommodante des banques centrales, malgré tout

Face à toutes les incertitudes qui sont anticipées, les banques centrales vont devoir contrôler leurs hausses de taux afin de ménager la croissance mondiale.

 

Il s’agit plutôt de resserrer la politique monétaire pour contrer la forte inflation, sans pour autant faire plonger l'économie mondiale dans une récession. C’est l'ambition de la banque centrale américaine qui souhaite avant tout un atterrissage en douceur.

Une transition vers un cycle offensif d’investissements

Une politique de relance par l’investissement est devant nous, afin de répondre aux défis que nous avons collectivement à relever. Elle consiste à augmenter les investissements publics des États dans de grands chantiers et à aider les entreprises à financer leurs développements et innovations dans différents secteurs :

 

●      Les infrastructures

●      Les nouvelles technologies

●      Le climat

●      L’armement

●      La relocalisation de notre appareil de production stratégique

 

Ce besoin d’investissement va nécessiter le maintien de taux « accommodants » afin de faciliter une levée de dettes pour un coût raisonnable.

 

Des secteurs et des entreprises vont être naturellement portés par ces besoins d’investissements. Il convient par conséquent d’être sélectif et de se concentrer sur des valeurs qui ont un excellent « pricing power » ou faisant partie de secteurs favoriser par ces futurs investissements.

Les valeurs technologiques ont enregistré une forte baisse, il y a pourtant dans ce compartiment des titres boursiers de très grande qualité. Les marchés devraient rester volatils encore un bon moment, il convient par conséquent de rester vigilant et sélectif. La Chine va représenter un élément fondamental de la reprise, notamment en prévision de la prochaine réunion du parti communiste chinois (novembre prochain). À suivre.